HABITATION MURAT

L’habitation Murat se situe sur la côte sud de Marie Galante, entre Grand Bourg et Capesterre. C’est une des plus anciennes et des plus importantes exploitations sucrières de Guadeloupe.

C’est certainement un ancien notaire champenois, Antoine Luce, débarqué à Marie Galante en 1657, qui fonda l’habitation. Huit ans plus tard elle possédait onze esclaves âgés de 9 à 36 ans. Cette même année, en 1665, comme suite aux attaques anglaises, Antoine Luce quitta Marie Galante.

Il fallut attendre 1807 pour voir le domaine racheté par Dominique Murat, d’origine aquitaine. Sa femme d’origine marie galantaise, Jeanne Laballe, qui avait étudié aux Beaux Arts aurait conçu les plans du château. Les travaux d’aménagement durèrent jusqu’en 1814.

A partir de ce moment la production reprit et augmenta faisant de l’habitation, appelée « Bellevue la Plaine », une des exploitations les plus importantes de l’archipel. Le nombre d’esclaves s'accrut en proportion, passant de 114 en 1807 à 307 en 1839. Ces personnes vivaient dans une sorte de réplique de « village africain », situé au Nord-Est de la maison de maître, derrière la mare. L’habitat  était constitué de petits logements précaires, des « cases à Nègres », cases en gaulettes (branchages tressés) avec un toit en jonc ou en paille de canne. Quelques vestiges sont encore visibles.

La rentabilité de l’habitation a pris fin progressivement dans la deuxième moitié du 19ème siècle, du fait de l’effondrement des cours du sucre avec la concurrence de la betterave et de l’abolition de l’esclavage en 1848. Ce type de structure était en outre obsolète avec l’apparition d’usines fondées sur la mécanisation. 

Abandonnée à la fin du siècle, malgré deux reventes, l’habitation ne fut plus exploitée et elle disparut sous la végétation. Les travaux de dégagement, restauration et rénovation ont débuté en 1966. Le Conseil Général, propriétaire du domaine, veilla à l’entretien et à la gestion pour les visiteurs, tout en prévoyant un écomusée. ; Des panneaux explicatifs sur l’histoire de l’habitation, le sens des vestiges, ont été installés au cours des années 2000.

Actuellement subsistent la maison de maître, majestueuse et valant au domaine le nom de « château », les parties maçonnées des moulins et surtout les murs et cheminée de la sucrerie, toujours imposante.

VUES GENERALES, MOULIN

USINE SUCRIERE

ECOMUSEE

La maison de maître abrite un bel écomusée qui, sur quelques centaines de mètres carrés, évoque la vie d’autrefois, les travaux, l’histoire de l’exploitation sucrière avant l’abolition de l’esclavage.

JARDIN CREOLE

Derrière l’écomusée un bel enclos abrite un beau jardin créole regroupant de nombreuses plantes indispensables dans la vie « an tan lontan », mais encore utilisées aujourd’hui. Très instructif !