LES PREMIERS GUADELOUPEENS

guadeloupe, amerindiens, ciboneys Indiens Ciboneys, tels que vus par les archéologues - DR

C'est entre 4000 et 3000 avant JC que les îles de l'arc antillais se peuplèrent avec les Ciboneys qui s'étendirent jusqu'à Porto Rico.

Ces peuples "pré céramique" vivaient de petite pêche, de cueillette, ils ignoraient la poterie mais savaient polir pierre et os. Des vestiges en Martinique attestent de leur présence. En Guadeloupe le site le plus ancien est celui de "Morel zéro", au Moule, daté de 1500 avant JC. Cette période s'est prolongée jusque vers 800 voire 700 avant JC.

guadeloupe, amerindiens, huecoides, Village Huécoïde, ou Arawaks, moeurs similaires - DR

Entre temps, dès le deuxième millénaire avant JC a débuté un nouveau mode de vie, fondé non plus sur la cueillette mais sur la culture de tubercules, principalement le manioc. Ces populations ont également commencé à travailler la poterie. Peuples sédentaires, connus comme Huécoïdes (nommés ainsi d'après le site de "La Hueca" à Porto Rico), ils vivaient en villages organisés dans la région de l'embouchure de l'Orénoque, dans l'actuel Venezuela.

Ils ont commencé à s'étendre vers 500 avant JC, leur présence est attestée à Trinidad et ils se sont répandus sur l'arc antillais via la Grenade.

Ils ont introduit leur mode de vie, notamment l'agriculture, en particulier le manioc mais aussi l'ananas, le maïs, le coton. Ils sont passé sur toutes les îles jusqu'à Porto Rico.

Malgré les vestiges, le devenir de ces divers types Huécoïdes n'est pas clair, ni leurs liens avec les occupants suivants, pourtant très semblables.

guadeloupe, amerindien, arawak, village arawak Village Arawak - DR

Car c'est à, ce moment, entre 300 avant JC et 700 après JC qu'eut lieu le peuplement qui laissa le plus de traces dans les petites Antilles, celui des Arawaks (également connus sous le nom de Taïnos = noble) qui, pour certains experts, fait partie de l'ensemble Huécoïde. Ils ont clairement constitué le groupe le plus évolué de cette zone avec une organisation économique, sociale et religieuse.

Leur présence est attestée par des vestiges sur la Grande-Terre notamment sur le site de Morel au Moule, à Saint-François vers l'anse à la Gourde et la Pointe des Pies. En Basse-Terre Trois-Rivières est un site majeur avec les Roches Gravées mais aussi Grande Anse, d'autres roches sur la rivière de Plessis entre Vieux Habitants et Baillif, l'allée Dumanoir et l'habitation Derussy.

Les différents sites montrent que les Arawaks vivaient en communauté, en villages, surtout près des rivières mais à basse altitude. Leur mode de vie, enrichi par une autre phase migratoire dite "Caliviny", probablement originaire de l'Amazone, perdura jusqu'au VIIIème siècle.

guadeloupe, amerindiens, arawak Famille Arawak - DR

Roches gravées à Trois Rivières

guadeloupe, amerindien, karib, caraibe Famille d'indiens Karibs - John Gabriel Stedman

A cette époque, venant comme les Arawaks de l'Orénoque, des Indiens, excellents navigateurs, ont progressé d'île en île pour atteindre l'archipel. Appelés Karibs, ou Kalinas (=guerriers), ils étaient conquérants et vinrent vite à bout des paisibles Arawaks. Ils ont eu tendance à épargner les femmes, pour des raisons évidentes, ce qui donna un mélange de coutumes et de langages remarqué par la suite. Ils ont eu d'après certains historiens des pratiques cannibales, ce mot espagnol étant alors dérivé de leur appellation Kalinas.

Emerveillés par les chutes d'eau de la Basse Terre, ils baptisèrent le lieu du nom de Caloucaera, devenu Karukera, "L'île aux belles eaux". Peu de traces tangibles de leur mode de vie subsistent, mais ils résidèrent sans partage sur l'archipel jusqu'en 1493, au début de novembre.

Sites précolombiens, présence espagnole

guadeloupe, histoire, carte archeologie, colomb Sites historiques précolombiens et espagnols

L'ERE ESPAGNOLE

En 1492 le navigateur Christophe Colomb quitta l'Espagne pour rallier les Indes en passant par l'Ouest. Après 36 jours de navigation, le 12 octobre, il aborda sur une île inconnue, aujourd'hui partie des Bahamas. Poursuivant son voyage il aborda à Cuba puis, peu après sur une grande île qu'il baptisa Hispaniola (actuellement partagée entre Haïti et la République Dominicaine).

guadeloupe, guadeloupe colomb, christophe colomb, découverte guadeloupe Les trois navires de Christophe Colomb lors du premier voyage - DR

Le 25 septembre 1493 Christophe Colomb débuta son deuxième voyage vers l'ouest. Il fit d'abord escale aux Canaries puis entama sa traversée. Après 21 jours de mer, il aborda la terre tant convoitée, une île qu'il nomma la Désirade. Continuant sa progression il aborda Marie Galante, qu'il baptisa ainsi d'après son navire.

Le 3 novembre 1493 il fit halte sur une grande île qu'il appela Dominique, car c'était un dimanche. Dans la continuité, un petit archipel baptisé Les Saintes, pour commémorer la Toussaint.

Le lendemain la flotte faisant route au Nord aperçut (d'après les récits) "un rocher haut et en pointe, d’où il sortait une quantité d’eau qui faisait un si grand bruit en tombant, qu’on l’entendait depuis les vaisseaux. Il est évident qu'il est question des chutes du Carbet.

Il est impossible de dire avec certitude où Colomb a débarqué, les avis sont divisés. Il est certain que la flotte a remonté la côte au vent de la Basse Terre. Selon certains récits un premier débarquement aurait eu lieu vers la rivière du Grand Carbet, sur l'actuelle commune de Trois Rivières, puis la navigation aurait repris pour trouver un mouillage convenable, ce qui l'aurait conduit à Sainte Marie, au nord de l'actuelle commune de Capesterre. Un monument a été érigé en ce sens sur la place principale en 1916. Mais aucun vestige ne vient confirmer ni infirmer cette hypothèse.

Le débarquement est probablement peu semblable à ce que montrent les gravures et films, Colomb ayant plutôt envoyé une petite unité en reconnaissance. Des habitations, villages de cases ont été rencontrées, sans animosité dans un premier temps.

L'arrivée de Christophe Colomb à Sainte Marie. Tableau de G. Gaudez, ECOMUSEE, Sainte Rose. Probablement très différent de la réalité.

Christophe Colomb baptisa cette île "Guadalupe", promesse faite lors d'une visite au monastère Santa Maria de Guadalupe, en Estremadure.

Anecdotiquement, l'appellation est d'origine arabe. Le Sud de l'Espagne a été sous influence arabe et la rivière en Estrémadure a été nommée  وادي اللبّwadi al lub, "rivière aux cailloux noirs". Pour d'autres, ce serait "Oued El Oub" qui signifie "Rivière de l'Amour" Mais ces mots devinrent phonétiquement en Espagne "Guadalupe".